Vincent Lecomte Photographie
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Sabra et Chatila : grandir entre les murs

Regard sur l'enfance dans les camps de réfugiés de Beyrouth, au Liban


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     Les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila à Beyrouth, au Liban, sont tristement célèbres depuis les massacres de civils qui endeuillèrent la communauté palestinienne en 1982. Aujourd’hui, près de 40 000 réfugiés s’entassent encore dans les ruelles délabrées de ces camps « temporaires » oubliés de la communauté internationale depuis plus d’un demi-siècle. La plupart d’entre eux sont issus de familles qui ont fui la Palestine au cours de la seconde moitié du 20ème siècle. Plus récemment, les camps ont accueillis de nombreuses familles fuyant la guerre civile syrienne et n'ayant nul autre lieu pour se réfugier.

     Dans ce bidonville coupé du monde, véritable ville dans la ville, les enfants grandissent dans des infrastructures dont l’état est indescriptible : au-dessus d’étroites ruelles insalubres, des câbles à haute tension et des tuyaux s’enchevêtrent de manière anarchique. Les coupures d’eau et d’électricité sont quotidiennes. Chaque année, des enfants meurent par électrocution ou dans l’effondrement de leurs logements précaires dont le nombre d’étages augmente anarchiquement au gré des arrivées. Il n’y a aucune aire de jeux pour les enfants, qui grandissent dans un labyrinthe en parpaings, véritable prison à ciel ouvert. Bien que cette situation ait été à maintes reprises dénoncée par plusieurs ONG internationales, les conditions de vie des réfugiés n’ont pas beaucoup changé au cours des trois dernières décennies, selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.


     Ce reportage s'intéresse à la condition des enfants dans les camps de Sabra et Chatila, à Beyrouth ( Liban ). Plusieurs aspects sont illustrés : l'errance dans des rues délabrées, la solitude, l'addiction aux écrans et aux jeux vidéo, l'enrôlement dans des batailles idéologiques, la misère et la déscolarisation, mais aussi les jeux d’enfants, leur joie de vivre et l'amitié naissante entre les jeunes réfugiés syriens et palestiniens malgré la dure réalité de la vie en exil. Leur avenir, pourtant, est à l’image de celui de leurs parents : une vie privée de droits civiques, un accès interdit à certaines professions, l’impossibilité de voter et d’accéder à la propriété, un horizon cerné de murs...



Photographies © Vincent Lecomte / Agence Gamma



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Une enfance dans les parpaings. Être enfant à Sabra et Chatila, dans la banlieue de Beyrouth, c’est grandir dans un environnement exclusivement urbain, sans parc ni aire de jeux. Le camp de réfugiés palestiniens s’est construit de manière informelle et chaotique au gré des arrivées, sans plan d’urbanisme ni support logistique de l’État libanais. Cette image est typique du camp : des immeubles en parpaings et béton sommairement construits par les habitants eux-mêmes, dans un enchevêtrement anarchique de câbles électriques. La surpopulation du camp, récemment aggravée par la guerre civile syrienne qui a provoqué l’afflux de milliers de réfugiés fuyant les combats, engendre une densification drastique du tissu urbain, et une réduction des espaces de vie commune, dont les enfants sont les premières victimes.



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Fuites. Un jeune garçon court dans une étroite ruelle sombre et vétuste typique du camp de réfugiés de Sabra et Chatila, à Beyrouth,  dont les murs sont régulièrement enduits de couleurs vives par des associations locales. Des patchs de couleurs qui sont autant de cache-misères.



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Nouvelle vie. Après avoir fui les bombardements sur la ville de Homs, la famille de ce jeune Syrien occupe un appartement fourni par les leaders d’un camp de réfugiés palestiniens à Beyrouth, lesquels leaders ont réalisé le tour de force de proposer un abri décent à plusieurs milliers de Syriens, dans un pays où les autorités refusent d’installer des camps humanitaires officiels pour accueillir ceux qui fuient la guerre.



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S’échapper. Une petite fille court vers la rue à la sortie de son immeuble dans le camp de réfugiés de Sabra et Chatila, à Beyrouth, au Liban. Les enfants constituent l’âme vivace de ce territoire urbain en perpétuelle quête d’identité depuis 1945. Ils en sont à la fois l’âme et l’énergie, métamorphosant le terreau stérile du béton en une cité finalement humaine.



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Amitié naissante. Pénétrer dans les camps de réfugiés palestiniens à Beyrouth, c’est découvrir un labyrinthe infini de ruelles d’où jaillissent des enfants sur leurs vélos ou leurs scooters sans rétroviseurs. Partout, dès l’aube, des enfants se poursuivent joyeusement, se disputent, travaillent, ou mendient. Les enfants du camp ne pouvant être admis dans les écoles publiques libanaises, nombre d’entre eux passent leurs journées dans la rue. Sur cette image, deux jeunes réfugiés jouent sur un vélo. Leur avenir est à l’image de celui de leurs parents : une vie privée de droits civiques, un accès interdit à certaines professions (ils ne seront jamais médecin, avocat ou homme politique, car la loi le leur interdit), l’interdiction d’accès à la propriété, l’absence de droit de vote, un horizon cerné de murs...



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Lueur d’espoir ? Dans les ruelles insalubres des camps de réfugiés palestiniens de Beyrouth, véritables égouts à ciel ouvert, des enfants palestiniens et syriens jouent ensemble sans se soucier des questions identitaires qui déchirent la région. Les jeunes réfugiés syriens fuyant la guerre apprennent vite appris à jouer et coopérer avec les jeunes palestiniens, descendants de deuxième ou troisième génération des réfugiés « historiques » arrivés au Liban au cours de la deuxième moitié du 20ème siècle, fuyant l’occupation de la Palestine.




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Prison à ciel ouvert ? Des enfants palestiniens et syriens jouent dans l’escalier de leur immeuble. Comme une prison entrouverte, le ciel est parcouru de nombreux câbles alimentant les habitations selon un système de dérivations électriques improvisées. Inconscient du danger, les enfants s’amusent à se suspendre dans cette toile d’araignée. Les électrocutions et incendies sont monnaie courante, mais les subventions et aides humanitaires manquent pour assainir le réseau.



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La cage urbaine. Cette vue en contre-plongée du camp de Sabra et Chatila dévoile le ciel qui pèse sur les enfants du quartier : un ciel barré de câbles électriques et de tuyaux chaotiques, tel dans une prison à ciel ouvert. Les autorités n’apportant quasiment pas d’aide logistique aux habitants du camp, ceux-ci doivent installer et gérer eux-mêmes l’électricité. Ce paysage anarchique pourrait être le résultat d’une étrange expérience de « biosphère  urbaine », ou d’une installation artistique, mais il est bel et bien le quotidien des habitants.
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Home sweet home... Sous des bâches, des enfants s’abritent sur la terrasse de leur appartement dans le camp de réfugiés de Sabra et Chatila à Beyrouth, au Liban. Que regardent-ils à travers leurs modestes fenêtres en plastique ? Car il n’y a pas d’horizon à Sabra et Chatila, simplement un miroir : des immeubles gigognes à perte de vue, construits dans ce même matériau grisâtre symbole d’une vie étouffée.



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Père de famille à l'entrée de son magasin vide.



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Verticalité. Un enfant monte les escaliers de son immeuble dans le camp de Sabra et Chatila, à Beyrouth. Les enfants se sont habitués à vivre dans des constructions sommaires insalubres et délabrées, où il faut parfois monter jusqu’au 13ème étage sans ascenseur. Ces véritables « tours de Babel » miséreuses (dont la hauteur s’accroît d’année en année au gré des arrivées) font du quartier de Sabra et Chatila le bidonville le plus élevé au monde.



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Refuge dans le refuge. Un adolescent palestinien joue sur son téléphone portable, assis dans l'escalier d'un bâtiment dans le camp de réfugiés de Sabra et de Chatila. Ceux qui grandissent à Sabra et Chatila, quartier dépourvu de toute aire de jeux, investissent les cages d’escalier et les écrans comme principaux espaces d’émancipation, à défaut de lieu de socialisation formellement identifié pour les jeunes.



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Spectre ?  Capuche sur la tête, un enfant marche dans une ruelle sombre du camp de réfugiés de Sabra et Chatila, à Beyrouth, au Liban. Sans éclairage public, l’espace urbain de Sabra et Chatila est un lugubre repaire pour les âmes en errance, figures fantomatiques d’une humanité déracinée en perpétuelle quête d’identité.



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Fenêtre sur l’univers.  Une adolescente palestinienne regarde son lieu de vie par la fenêtre d’un bâtiment. A l’origine, le camp était constitué de tentes et de cabanes abritant des réfugiés palestiniens « temporairement » déplacés. Soixante-dix ans plus tard, les réfugiés sont toujours-là, mais des constructions en dur ont remplacé leurs tentes. Ce sont de véritables immeubles réalisés par les réfugiés eux-mêmes, sans permis de construire ni aide logistique officielle. Chaque année, au gré des arrivées, des étages supplémentaires s’élèvent vers le ciel, provoquant parfois de des effondrements meurtriers. C’est dans cet improbable château de cartes en parpaings que s’installent aujourd’hui les Syriens qui fuient leur pays en guerre.



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Une éducation virtuelle. De jeunes réfugiés jouent à « Counter-Strike » (jeu de guerre) dans un cybercafé du camp de Sabra, à l’heure où tous les enfants libanais vont à l’école. Les échoppes proposant des accès internet et des jeux en réseau sont légion dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila, et constituent, pour le pire et le meilleur, la cour de récréation de ces enfants en exil.


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Un bel avenir. Equipé d’une mitraillette en plastique, un jeune enfant est habillé en soldat lors d’une manifestation pro-palestinienne dans le camp de Sabra et Chatila.



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Sous contrôle. Passage de l'un des check-points établis par les factions palestiniennes à l'intérieur du camp de Sabra et Chatila.


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Enrôlement ? Des enfants défilent en brandissant des drapeaux palestiniens lors d’une des manifestations qui se déroule dans le camp de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila.  Les revendications des manifestants sont socio-économiques (amélioration du réseau électrique et autres infrastructures) et politiques (statut de la Palestine, droits civiques des palestiniens au Liban).



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Emblèmes. Des réfugiés palestiniens et syriens jouent ensemble devant le portrait de Yasser Arafat et devant le drapeau palestinien dans une allée du camp de Sabra et Chatila. Interrogés, ces enfants ne savent pas nommer Yasser Arafat, leader d’un autre temps, mais connaissent tous le nom de Bashar el-Assad, le président syrien à l’origine d’une guerre civile aux conséquences indirectes majeures sur la stabilité des camps de réfugiés palestiniens au Proche-Orient.



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Les larmes de Yasser.  Une affiche représentant le visage de Yasser Arafat a été abîmée de manière à arracher symboliquement ses yeux, sur un mur du camp de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatilaé. Yasser Arafat était un important dirigeant palestinien, président de l'Organisation de libération de la Palestine, jusqu'à sa mort en 2004. Il est encore une idole pour la majorité des Palestiniens.



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Espoir ? Acte de résistance ou message pour l’avenir ? Des enfants ont peint cette fleur sur un mur délabré du camp près de leur école.




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Crépuscule. Enfants palestiniens jouant, à la tombée de la nuit, dans un terrain vague aux abords du camp de réfugiés de Sabra et Chatila. En arrière plan, des immeubles en construction de Beyrouth, où des programmes immobiliers chassent peu à peu les réfugiés palestiniens de leurs emplacements historiques
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Ce reportage a été publié dans la revue de photojournalisme « Vies de Quetzal »
( Coup de cœur de la Rédaction, 2017 )

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Ce reportage a été sélectionné par le jury de la Maison de l'Image de Grenoble et exposé dans le cadre du mois de la photographie en novembre 2017 ( exposition dans le festival "in" sur le lieu principal )
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